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samedi 27 décembre 2014

L’ambiguïté et la paraphrase (Almuth GRÉSILLON, Catherine Fuchs)

Il y avait beaucoup de travaux autour de ces notions, des modèles linguistiques ont été consacrés à cette question d’ambiguïté. A la fin des années 70 et au début des années 80 Chomsky portait intérêt à cette notion d’ambiguïté : Dans la grammaire générative il introduit l’ambiguïté syntaxique exemple la phrase «le cuisinier sale la note» a deux indications syntagmatiques :

  1. SN (le cuisinier) + SV (sale la note) ==>  SN = det+nom; SV = v+GN(det+nom)
  2. SN(le cuisiner sale) + SV (la note)  ==> SN = det+nom+adj; SV = complément+v)

   Pour une désambiguïsation en contexte on distingue entre l’ambiguïté et le double sens selon GRÉSILLON (Modèle linguistique publié en 1988).


  • Biunivocité : dans un langage formel à chaque forme correspond un sens.
  • Non biunivocité : dans un langage naturel, à un signifiant peut correspondre à plusieurs signifiés et vice-versa et, c'est cela qui va déclencher des quiproquos, des malentendus, la polysémie, le flou, le vague.....etc. 

L’ambiguïté 

L’ambiguïté (ou ratés du langage) a toujours été rejetée par les grammairiens et les sémanticiens, mais après le développement de la théorie de l'énonciation (à partir des années 60 "Benviniste") l’ambiguïté sera réintégrée, il fera partie des langues naturelles, ce concept d’ambiguïté sera inscrit au cœur du système linguistique des langues naturelles. 

Définition de l’ambiguïté  

GRÉSILLON «J'appelle ambiguïté toute configuration linguistique dont la signification se construit par disjonction de deux termes mutuellement exclusifs.» p 30

Exemple Paul a volé pour la troisième fois
Voler dans l'exemple en dessus peut signifier à la fois "dérober, ravir" ou "se déplacer", mais pour GRÉSILLON c'est selon le contexte ou cotexte qu'un seul sens est retenu. Tout choix de l'un des deux termes se fait au détriment (à l'exclusion absolue) de l'autre : on tient compte de la dimension pragmatique.

GRÉSILLON va dégagé trois sorte d’ambiguïté :

  1. Morphologique : «Il cherche une secrétaire qui parle anglais.» dans cet exemple il y a une ambiguïté au niveau du mode : forme du présent de l'indicatif ou celle du subjonctif ! 
  2. Lexicale : «C'était un vol extraordinairement risqué.» dans cet exemple on sait pas s'il s’agit du vol (envol) ou du vol (rapt), même idée dans l'exemple «Il a bloqué la porte.» là est-ce l'énoncé veut par porte la serrure ou toute la porte ! 
  3. Syntaxique : «Le chien aboie.» là il y a un souci au niveau de la référence, on sait pas s'elle est spécifique ou générique : est-ce qu'il s'agit d'un chien particulier ou la référence est au niveau de la classe ici ! même chose pour l'exemple «quel auteur cite ce conférencier ?» qui cite qui ? ou encore «Les médecins ont soigné les malades, ils sont contents.» que reprend ils dans ce cas ? 

Disjonction absolue (GRÉSILLON)

Éjecter un sens pour garder un autre : choix obligatoire.  Pierre le Goffic dit à ce propos : «Le choix de l'un des termes implique la négation complète de l'autre.».
A côté de la disjonction absolue, il peut existé une disjonction relative : (phénomène) d’ambiguïté où le choix n'est pas obligatoire, on peut choisir ou ne pas choisir entre les deux termes (soit A soit B soit soit un mixte C). « Le non choix conduit à une sorte de mixte qui s'apparente bien plus à de l'indétermination qu'à une réelle simultanéité de la signification. ». comme dit Grésillon
Exemples : certains aliments nous rend malades :

  1. Pas tous les aliments
  2. Un certain type d'aliments
  3. Indétermination entre quantité et qualité
Face à ces deux types de disjonction caractérisant Grésillon va parlé du double sens.

Le double sens 

Toute disjonction est impossible, c'est la conjonction absolue, il y a l'intention de produire le double sens :
C'est le premier vol de l'aigle 
L'énoncé au dessus a été produit à propos de Napoléon III qui a confisqué les biens de la famille d’Orléans et c'est aussi l'énoncé qui se réfère à la prise du pouvoir.  Grésillon dit : «Ce type de conjonction, totale, simultanée, non réductible et à elle seule, que je réserve le terme de double sens. ». 
Cette conjonction est dite totale parce qu'elle s'oppose au conjonction partielle qu'on trouve dans aigre-doux, gris-noir, jupe-culotte..etc (conjonction d'une partie de A et une partie de B, mais dans le double sens on prend A et B).
Cette conjonction est dite simultanée car elle interdit toute hiérarchie entre A et B. Grésillon dit «Que l'on dit à  «la fois A et B» ou à «la fois B et A» revient strictement au même. »

Le double sens dans ce sens là s'oppose à l’ambiguïté parce qu'il ne peut en aucun cas être inscrit dans le système de la langue, autrement dit l'énoncé  "C'est le premier vol de l'aigle" n’atteint son but qu'à condition qu'on l'interprète comme un acte de double prédication :
  1. Premier rapt commis par Napoléon III
  2. Premier envol de l'aigle, roi des oiseaux et image métaphorique de Napoléon III
 cette conjonction est dite non réductible parce qu'il n'y a aucun moyen de réduire le double à l'un puisque toute disjonction est exclue. Le double sens prend plusieurs formes :

  • Les plaisanteries sur la langue
- Aveugle : A comment allez-vous ?
- Paralytique : B comme vous le voyez (je marche aussi bien que vous le voyez)

Dans ce type de plaisanteries le locuteur B introduit un double sens là où on m'avait peut être posé qu'une simple question de routine. Le double sens exprime l'intervention des sujets parlants.

  • Les mots-valises : le mot-valise s'inscrit dans le double sens et il est composé à partir de deux mots prédiqués. Un petit serviteur juif raconte sa rencontre avec Salomon Rothschild en disant : « J'étais assis à côté de lui et il me traita comme l'un des siens, de façon tout à fait famillionnaire. » 
Ce jeu de mots reçoit le double sens, on peut dire que tous les mots-valises appartiennent au double sens et ils l'exprime formellement.  La plaisanterie sur la langue joue sur la régularité de la langue, elle peut à la limite se voir attribuer un sens ordinaire, trivial, mais le mot-valise, de part sa forme irrégulière est une unité impossible dans la langue. 

Pour Grésillon l’ambiguïté s'inscrit dans le système de la langue en tant que système hétérogène. Le double sens quand à lui il est le produit du locuteur dans une situation particulière. L’ambiguïté n’existe pas en dehors de la langue, alors que le double sens ne peut exister en dehors des sujets parlants.    

On parle d'une univocité absolue quand la configuration de la langue est univoque, mais cette configuration pourrait être ambiguë ce qui nous mettra face à une disjonction relation ou une autre absolue. Tout ça c'est la langue, mais quand on parle de lalangue, c'est à dire la langue en action (discours) cela évoquera les plaisanterie sur la langue, les mots-valises ..etc et qui expriment une plurivocité absolue.

La paraphrase 

Elle consiste à reprendre le sens d'une première phrase, la paraphrase est similaire sur la plan sémantique, mais elle concerne à la fois la syntaxe et la sémantique. La paraphrase permet  aux sujets parlants de construire du «Pareil» avec le «pas pareil» comme disait Fucks.
La paraphrase consiste à reprendre la même idée d'une autre façon, mais après cette transformation ça sera impossible de rester à 100% fidèle à la première phrase. Le second énoncé sera un méta-énoncé. 
Fucks a rejeté l’idée de l'équivalence de sens, mais elle parle de d'une proximité du sens : elle va dire que les phrases dans leur relation paraphrastique sont modulantes de quelque chose, il un noyau de sens commun puis les éléments secondaires porteurs de petite différences. Pour Fucks, cette activité de paraphrase est importante, même incontournable, elle permet de réfléchir sur la langue et faire un exercice de rapprochement : exercice contraignant, vous devez rester proche du premier sens. La paraphrase peut être opposée à la phrase du départ exemple "la vue de l'éléphant" peut être traduite dans le sens de "vision" mais dans le sens de "voir". Retournons un peu a Fucks, la phrase "Ali mange la pomme" permettra de former toutes la paraphrases possibles (la pomme a été mangé par ali, c'est ali qui a mangé la pomme...etc), mais ce noyau de sens commun reste le même.

Il faut différencier la paraphrase qui est plus contrôlée du glose qui est une activité métalinguistique relevant de l'activité des sujets parlants qui reproduise de la langue à partir d'elle-même.

La paraphrase consiste en une double activité des sujets parlants (reconnaissance puis interprétation de l'énoncé). Il y a deux courants linguistiques de la paraphrase, l'un à dominance syntaxique et l'autre à dominance sémantique. Ce premier courant est marqué par l'influence des courants transformationnels (école de Paris, Chomsky...etc.), pour ce courant, l'objectif est de répertorier les différentes structures senties come ayant le même sens, ici c'est l'idée d'intuition (ressentir qu'il un lien commun entre phrases). Il s'agit de dégager les différentes constructions de phrases ressenties comme présentantes d'un sens commun exemple :

  1. Il est facile de contenter Jean
  2. Jean est facile à contenter
  3. Contenter Jean est facile
L'autre courant (sémantique) cherche à donner une vision globale sur l’activité sémantique des sujets parlants. Ce courant constiue un modèle globale portant sur une base sémantique. Pour Fuchs, Robert Martin...etc il existe un invariant sémantique sur lequel vont se greffer plusieurs modificateurs sémantique. Fuchs va rejeter de l'identité sémantique entre les paraphrases, elle dit : « La notion de paraphrase véhicule une contradiction fondamentale dans la mesure où il y a une transformation progressive d'un même (sens identique) en «l'autre» (sens différent). A redire la même chose on finit par dire autre chose au terme d'un processus continu de déformation négligeable, voire imperceptible. ».  Après avoir rejeter l'idée de synonymie totale entre unités lexicales, Fuchs rejette aussi l'idée d'identité sémantique entre les phrases, il s'agit de phrases équivalentes modulantes quelque chose et cela va distinguer trois type de paraphrases : 
  • Paraphrase linguistique : se situe sur le plan du sens linguistique, elle est étroitement liée à la dénotation. Le sens linguistique ici s'oppose à la référence, il va être définit par cette opposition à la référence. Le sens linguistique est définit comme étant l'équivalence du signifié linguistique : absence d'une biunivocité entre la réalité extralinguistique et le signifié. Deux sens peuvent correspondre à une même réalité, référence, c'est au niveau du sens et non celui de la référence que les linguistes définit la synonymie et à un niveau plus large la paraphrase. Quine dit : « Pour déterminer la synonymie de deux noms ou de deux expressions, il suffit de comprendre ces deux expressions; tandis que pour déterminer si deux noms désigne le même objet, il est en général nécessaire d'investiguer le monde. » . Pour les linguistes, il y a en principe un noyau du sens stable commun aux paraphrases et qui corresponds au sens dénotatif de la phrase; alors que les sémantismes différentiels seraient eux dans un sens non dénotatif (idée de l'invariant, du noyau, sens immédiat). Rey Dubove dit dans Le métalangage : « La prise en considération des constateurs détruit même la prise de synonymie. », autrement dit, entre les paraphrases il y a le subjectif et l'objectif, il ne faut pas le prendre sur le deuxième. Ce noyau sémantique doit faire face aux variations sémantiques exemple «Il y a action de battre, dont l'agent est Ali, le patient Ahmed. » ceci constitue l'essentiel de cette proposition, le contraignant par contre ce serait la manière de présenter cette action. Du point de vie de Ali « Ali bat Ahmed. », du point de vue de Ahmed « Ahmed est battu par Ali. »; ou bien de faire une focalisation sur l'agent « C'est Ali qui bat Ahmed. » ou encore de mettre l'action sur l'intensité de l'action «Ali flanque une de ces raclées à Ahmed.». 
  • Paraphrase référentielle : cette paraphrase se distingue de la première, elle nécessite la référence des termes utilisés pour pouvoir parler de paraphrase, il faut une référence à la situation de nomination ce qui rappellera une valeur anaphorique, déictique...etc. A ce niveau il est nécessaire d'investiguer le monde. Ce type de paraphrase exige que l'on connaisse la référence des termes désignés pour pouvoir invoquer la relation de paraphrase. L'auteure cite trois type de paraphrases : 
  1. La référence des termes anaphoriques : soit l'exemple suivant "tout le monde déteste son frère", cela véhicule deux sens, il y a deux interprétations rattachées à «son» : valeur distributive, générique c'est à dire chacun de nous déteste son frère ou une valeur spécifique, non distributive c'est à dire le frère de quelqu'un est détesté par tout le monde (il faut noter que dans le cas d'une interprétation distributive ça sera impossible une certaine transformation passive). On peut conclure qu'il est nécessaire de connaitre la référence du terme anaphorique pour établir la relation de la paraphrase. 
  2. Référence des termes déictiques : On parlera de cette relation paraphrastique entre deux phrases lorsque l'une contient un terme déictique et l'autre une expression descriptive de ce terme là exemple "ici, le climat est clément. Ici==> à Meknès le climat est doux", "il est allé le voir là bas le mois dernier".
  3. Référence description définie : se construit d'un substantif précédé d'un déterminant défini et suivi d'une qualification du X «Le X de ...», «Le X puis...». Ce type de paraphrase repredn, désigne une personne en lui assignant une qualité, une propriété au lieu de le montrer directement exemple on dit "l'auteur de la linguistique générale" au lieu de dire Benveniste ou envore "auteur des fables"...etc, ce qui permet d'éviter les répétitions. La description définie permet de paraphraser la personne, l'objet ou la personne qu'elle désigne exemple on dit "l'étoile du matin" pour la planète Venus. Nous pouvons également reprendre une description définie par une autre description définie exemple "le vainqueur d'Léna est mort" et "le vaincu de Waterloo" désignent toutes les deux la même personne, mais de deux façons différentes, voire opposées. 
Ces paraphrases sont extralinguistiques dans le sens où ils sont passées sur autres chose que le sens linguistique. 
  • Paraphrase pragmatique :  soit les exemples suivants : 
  1. Fermez la porte !
  2. Voulez-vous fermer la porte ?
  3. Il y a du courant d'air 
Si les énoncés 1 et 2 désignent tous les deux la fermeture de la porte, le troisième énoncé n'est équivalent à 1 et 2 que dans une situation de communication déterminée avec des énonciateurs précis. Le sens linguistique du troisième énoncé concerne l'idée du courant d'air, mais le sens situationnel ou pragmatique est proche de l'énoncé 1 et 2 et donc l'noncé 3 peut déclencher l'idée de la fermeture de la porte tout comme 1 et 2. L'énoncé 3 a une valeur extralinguistique, on va dire que 1,2 et 3 sont des paraphrases pragmatiques et donc ils déclenchent la même réaction chez l’interlocuteur. Pour ce type de paraphrase l’équivalence sémantique est tributaire de la situation de communication. Robert Martin dit : «La relation entre paraphrases pragmatiques est une donnée d'expérience, indépendante de la langue, mais commune à un grand nombre de personne, de telle sorte que de phrases, de sens distinct peuvent s'interpréter, grâce à une expérience d'univers commune comme des paraphrases pragmatiques. »
         

         






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vendredi 26 décembre 2014

L'analyse sémique

Analyse sémique, componentielle ou encore analyse noémique (B.Pottier). Ce mode d'analyse est différent de ce qu'on a vu en champs sémantiques, l'analyse sémique va emprunter sa démarche à la phonologie.

Soit le concept «manifestation sonore buccale», les termes «crier, aboyer, miauler, glousser.» peuvent en être les espèces sachant que ces termes commutent entre eux.

On ne tient pas compte du niveau connotatif dans cette analyse 
L'analyse sémique nous permet de mettre en évidence les traits (sèmes) distinctifs d'un ensemble de mots.

Sèmes et sémèmes  

Les sèmes peuvent être communs ou différentiels, mais c'est les sèmes différentiels qui apportent la signification la plus pertinente. Un sémème est l'ensemble de sèmes que comporte un mot : sémème = sème1, sème2, sème3...sème n
Selon Alise Lehmann et Françoise Martin-Berthet le sémème est l'ensemble de sèmes caractérisant un mot ou, dans le cas d'un terme polysémique une acceptation d'un mot Il se représente ainsi sémème = {sème1, sème2, sème3...sème n}

Soit un autre champ lexical des «sièges» : chaise, tabouret, fauteuil....etc. Ce champ là va devoir faire appel au sème commun et surtout celui différentiel.

Cliquez pour agrandir 

Archisémèmes et archilexèmes 

Un ensemble de sémèmes peut présenter des sèmes communs, l'archisémème désigne l'ensemble des sèmes communs à plusieurs sémèmes exemple dans le champ lexical au dessus le sème «pour s’asseoir» constitue un archisémème pour les sémèmes «chaise, fauteuil, tabouret, canapé.»

Variante libre et variante combinatoire 

Variante libre 

Ici il s'agit de la possibilité de substituer deux termes ou plus sans aucune modification au niveau du sens, les termes dans ces cas alors sont en variante libre exemple les termes «plaisir» et «joie» connaissent un emploi indifférencié, leur opposition est neutralisée : faire telle ou telle chose avec plaisir/avec joie

Variante combinatoire 

Dans ce cas les termes s'opposent de sorte qu'on ne peut pas faire la substitution exemple "Hymne au plaisir" signifie toute autre chose que "Hymne à la joie" de Mozart. 

Conclusion  

 Le transfert du modèle phonologique à l'analyse du lexique ne peut se faire sans quelques difficultés, quelque réajustement. Il présente quelque disparité :
  1. Si le nombre des phonèmes est limité, fin il est autrement du lexique, il est difficile de recenser le nombre des mots que possède un locuteur, voire même que possède une langue. 
  2. Si les traits pertinents phoniques sont décrits au moyen d'une métalangue claire, non ambiguë (sourd, sonore...etc.) il en est pas de même pour des traits sémantiques qu'on définit par des périphrases ou des synonymes et non pas une métalangue universelle univoque. 
  3. Les traits phoniques sont incapables d'une réalisation indépendante, il sont purement définitoire alors que les traits sémantiques entretiennent une relation étroite puisque un mot peut très bien commuter avec l'autre mot ou sa définition. Les oppositions phonologiques sont des oppositions binaires, en lexicologie sont très rares dans la mesure où les rapports entre lexèmes sont extrêmement complexes exemple "plaisir" et "joie" ne peuvent être étudiés indépendamment des autres parasynonymes, ce serait les séparés d'un tout complexe : satisfaction, contentement, euphorie, béatitude...etc. 

Exercice 

  Classez les mots du corpus en champs sémantiques et justifiez et justifier les regroupement représentés. 
Sommeil, quantité, dormir, soupir, somme, avertissement, assoupissement, somnifère, ethniciser, total, chiffrer, éveil, anesthésier, mouche, torpeur, insomniaque, léthargie, sommer, calcul, somnambule, opération, ensommeiller, sommation, avertir, chiffre, s'endormir.        
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mercredi 10 décembre 2014

Partie 5

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Le texte n'est pas quantitatif, il est qualitatif, c'est le fonctionnement qui est important dans le texte. Dans son livre S/Z Barthes parle de lexie, il n'a pas étudié «Sarrasine» comme étant une oeuvre, mais il va la découper en lexies (fragments de texte), Barthes a considéré ce texte comme une langue.
En étudiant «Sarrasine» Barthes ne parlera pas de Balzac (mort de l'auteur), donc on se débarrasse de ce qui est biographie de l'auteur et par la suite on se débarrassera de plusieurs paramètres ; la psychologie de l'auteur, le contexte social, historique, politique de l'auteur et de son oeuvre.
Le texte s'étudie de l'intérieur, et tout ce qui est extérieur au texte est pertinent, on peut s'intéresser au contexte.
On cherche le sens du texte dans le texte, non plus dans le contexte (rejet de la filiation auteur/oeuvre).    
Le texte n'est pas un produit de l'écrivain, c'est une production, quand on dit que le texte est une production, il devient dynamique. Le texte comme production produit du sens, le texte est vivant parce qu'il génère du sens. Autrement dit, il s'agit d'étudier le sens tel qu'il est produit par le texte lui-même.
Le texte est inconscient (ce que dit l'auteur peut lui échapper), si le texte est une production, c'est parce que le sens qu'il produit est infini d'où l'idée du sens pluriel. Or l'oeuvre qui est un produit a sens réduit, figé, unique (univoque). Dans l'oeuvre il y a le sens, c'est à dire une sens, celui de l'auteur et qu'il faut découvrir, en revanche, dans le texte, il y a du sens : un texte comporte plusieurs sens, et plusieurs de ces sens échappent à l'auteur lui-même, donc dans le texte il n'y a pas de sens originaire, il y a des sens. En outre, le lecteur n'est pas obligé à chercher un de ses sens, au contraire il est appelé à donner un sens qu'il construit lui-même et qui peut être différent du sens de l'auteur, donc le lecteur construit sa propre signification du texte, autrement dit, un même texte peut peut recevoir des significations différentes selon les lecteurs par exemple le sens construit par Barthes à partir de «Sarrasine» diffère du sens construit par Georges Bataille de cette même nouvelle. Finalement, le lecteur qui est constructeur de sens de texte, devient aussi important que l'auteur, le lecteur devient producteur du sens, et il n'est plus seulement consommateur passif, donc, dans le texte le lecteur devient actif.
Le texte n'est pas un produit esthétique, c'est a dire il n'est pas évalué esthétiquement selon le goût (qui implique l'idée de beau). Donc l'évaluation d'un texte ne se fait pas par le goût, mais selon des critères précis exemple on a les critères (pertinent/impertinent; signifiant/insignifiant; fonctionnel/afonctionnel...etc.), le texte n'est pas apprécié par la morale (bien/mal) non plus.
Le texte n'est pas une structure, mais une structuration :

  • Structure => état => statique => sens univoque => signifié 
  • Structuration => action => dynamique => sens pluriel => signifiance (sens en mouvement, comme processus).
Quand je dis signifiance ça implique forme + contenu. 
La signifiance, c'est comment le texte signifie ce qu'il signifie, il s'agit du mode de signification et non plus la signification tout court. Ce qui importe ce n'est pas ce qui est signifié, mais comment est signifié (la forme)  ce qui est signifié (le contenu).  
         
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mardi 9 décembre 2014

Partie 6

Prenons les exemples suivant :

  • plane /plan/
  • plan /plɑ̃/
La chute de la consonne finale s'accompagne toujours de la nasalisation de la voyelle précédente, le [ə] empêchait cette nasalisation qu'on peut résumer ainsi : [+syll] [-nas] ==> [+nas] [+syll] 

Le [ə] et le [œ] 

Le [ə] se réalise phonétiquement toujours comme [œ] exemple «quel genet» et «quel jeunet» sont des homophones, de même pour «jeune vaurien» et «je ne veux rien», mais ce qu'il faut noter c'est que [œ], à la différence de [ə], ne peut jamais alterné avec  (n'être pas prononcé). 
Le [ə] est une voyelle [+syll] [-cons], mais elle se distingue des autres voyelles puisqu'elle peut ne pas se prononcer quelque fois (alternance avec ∅). Cette distinction apparaît aussi quand [ə] alterne avec [e] exemple appeliez [apœlje] et appellera [apɛlra] (alternance avec [e] et ∅)

Règle d'alternance 

Le [ə] n'est pas prononcé en syllabe ouverte, alors que c'est le contraire en une syllabe fermée : achevé [aʃve] ==> [ʃə] est une syllabe fermée; achèvement [aʃɛvmɑ̃] ==> est une syllabe ouverte, alors le [ə] (qui s'est alterné avec [e] et prononcé. 

Le [ə] tombe lorsqu'il est précédé d'une voyelle + une consonne exemple hôtellerie /o.tɛl.ri/, mais il se maintient lorsqu'il est précédé de deux consonnes comme dans ébénisterie /e.be.nis.tə.ʁi/ ou raccordement ....etc.

Prenons les deux exemple achèvement /aʃəv+ə+mɑ̃/  [aʃɛvmɑ̃] et hôtellerie /otəl+ə+ri/ [otɛlri] : la règle d'abord efface le second [ə] ce qui donne naissance à un groupe de consonnes qui permet de réécrire le premier [ə] comme [e]. 

Mais il y a des exceptions à ces règles : 

  • Dans «appelleriez» on garde le [ə] même s'il est précédé par voyelle + consonne (ap)
  • Le [ə] n'est jamais réécrit [ɛ] en final de morphèmes : un [ə] final de morphème tombe obligatoirement si le morphème qui suit commence par une voyelle. 
Dans certaines formes de la conjugaison des verbes en «er» le radical est séparé de la terminaison par le [ə] : sa présence est nécessaire pour empêcher la troncation de l’obstruante finale du radical. 


Toutes les formes conjuguées des verbe en «er» contiennent la voyelle [ə] dans leur représentation phonologique. Exemple  referme+er : on garde le [ə] pour que la consonne qui la précède ne tombe pas. 

Mais le [ə] est effacé lorsque la terminaison qui suit commence par une voyelle.

Le [ə] tombe obligatoirement lorsqu'il est précédé d'un seul segments non syllabique exemple dans «une vieille courtisane» le [n] est [-syll] donc le [ə] sera 

Le [ə] devient ∅ quand il précédé d'une voyelle + consonne [-syll] (règle obligatoire)

Lorsque le [ə] est situé en syllabe finale d'un mot polysyllabique et immédiatement précédé de deux consonnes son effacement devient facultatif. 
Texte tout a fait confidentiel => le [ə] sera  
Texte strictement confidentiel => on garde le [ə]   

Le [ə] devient  devant deux consonnes, mais il se maintient toujours dans les mots composés (porte-plume, porte-voix, garde-meuble, ouvre-boite..etc.).

Le [ə] interne : 

En syllabe initiale le [ə] ne tombe jamais lorsqu'il est précédé de deux consonnes exemple «prenez», mais il peut tomber facultativement lorsqu'il est précédé d'une seule consonne devant =>[dvɑ̃] (en général il se maintient). 

On efface jamais le  [ə] (dans un mot monosyllabique) situé entre une pause et un mot qui commence par une consonne exemples «ne part pas, je le sais, que va faire...etc.», mais il est effacé régulièrement quand le mot qui suit 


     
  
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vendredi 28 novembre 2014

Partie 4

--Le texte peut être définit d'abord négativement-- le texte n'est pas le discours, il n'est pas le récit non plus.
Le récit concerne des faits, des procès et des événements qui sont racontés (relatés). Le récit peut signifié ce que l'on raconte, le contenu ( le raconté) ou signifié (chez Saussure), mais le récit signifie le faite même de raconter une histoire (le racontant), ce qu'on désigne par le signifiant (chez Saussure). L'essentiel dans le récit, c'est l'événement, l'événement c'est ce qui se produit, ce qui arrive, ce qui change une situation donnée, ce qui transforme une réalité donnée c'est pourquoi on dit le récit se fonde sur une transformation. D'ailleurs, les narratologues ( Gérard Genette) et mythologue (Lévi Stauss) distinguent dans le récit trois catégories essentielles :

  1. Un agent
  2. Deux états distincts (situations)
  3. Une transformation 
La transformation implique aussi l'idée d'antériorité : il y a un avant et un après la transformation, autrement dit on retrouve la dimension temporelle qui est fondamentale dans un récit, déjà l'événement en lui même est temporel. Le temps intervient également quand il s'agit de plusieurs événements car il faut relier ces événements les uns aux autres chronologiquement.
Pour étudier le récit certains théoriciens comme Greimas utilise la notion d'actant qu'ils empruntent à un grammairien (Lucien Tesnière); en effet selon ce dernier l'actant est «un être ou une chose qui participe au procès», les actants sont e nombre de trois chez Tesnière :
  1. Le prime actant (sujet)
  2. Le second actant (l'objet) 
  3. Le tiers actant (l'objet second) 
Quand on reprend ces trois notions pour étudier le récit, on le désigne par sujet, objet et destinateur (celui qui fait agir le sujet).
Lorsque le sujet désire un objet, c'est le destinateur qui le conduit 

 «De nos jours on nous parle de plus en plus de "média" et nous parlons de moins en moins bien.»  Roland Barthes

Le discours   

 Le discours est un mot polysémique, il signifie la parole chez Saussure, souvent on considère le discours comme la langue mise en action c'est à dire la langue mobilisée par un sujet parlant (dans ce cas le discours serait l'équivalent de la parole), or le discours n'est pas toujours la parole, il peut appartenir à l'écrit. La distinction entre oral et écrit n'est pas toujours pertinente pour décrire le discours, le discours n'est pas la parole et Saussure le dit dans ses écrit de linguistique générale  publiées en 2002. page 16.
Le mot discours on le trouve aussi en grammaire de la phrase dans les parties du discours, donc le discours n'est pas toujours la phrase et le texte, c'est aussi le mot 'nom, adj, verbe....etc.), il désigne aussi la phrase et l'énoncé car le discours c'est enchaînement des unités proprement linguistiques (phonèmes et mots) qui donne naissance à la phrase et au texte. Le discours peut être égale à la phrase (l'énoncé) ou supérieur à la phrase (texte, paragraphe...etc.)
Actuellement en linguistique le texte le terme discours désigne l'actualisation de la langue, il rend concrète la langue qui est virtuelle par définition (voir Saussure et Benveniste). Le discours suppose une instance d'énonciation.
Si on relie discours et langue, on dira ceci : La langue est le matériau dont est fait le discours, de la même façon que les couleurs constituent le matériau de la peinture. Réciproquement, c'est le discours qui actualise la langue : c'est au moyen du discours que la langue passe d'un état virtuel (signes) à un état actualisé (phrase ou énoncé). Voici ce que dit Saussure à propos du discours : «La langue n'est créée qu'en vue du discours, mais qu'est-ce qui répare le discours de la langue, ou qu'est-ce qui, à un certain moment, permet de dire que la langue entre en action comme discours.» Ecrits de lingusitique générale 2002. p 277 Ed Simon Bouquet et Rudolf Engler

Langue et discours sont indissociable 
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