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samedi 8 novembre 2014

Partie 2

1- Allez vous écoutez/2- Allez vous écoutez?
≠all+ez≠vousécout+ez
Cette séquence appartient à deux structures syntaxiques différentes, deux structures sémantiques différentes aussi et bien sûr une phonologie différente.
Dans la première, nous avons un ordre, alors que dans la deuxième c'est une question. «vous» de la première phrase se prononce [vuz], mais  «vous» de la deuxième phrase se prononce [vu
Dans la première phrase «vous» est en relation avec «écoutez» et donc il y a liaison ce qui n'est pas le cas dans la deuxième phrase où «vous» est en relation avec «allez»

Les phénomènes de liaison en français s'occupent de cette dépendance entre la structure et la prononciation. De nombreux mots français ont deux prononciations dont l'un se déduit de l'autre :
≠vous≠écout+ez 
[vuekute] 
≠vous≠regard+ez 
[vurəgarde]
Ou encore ≠petit≠écrou≠ dont le t oblige à prononcer le [e] à la différence de ≠petit≠bouton

Pour parler de la liaison en français il faut distinguer deux frontières de mots : une frontière faible (permet une liaison) et une frontière forte (interdit la liaison). Exemples : 

≠vous≠écout+ez ===> la frontière ici indique qu'il y a liaison

MAIS dans ≠va≠les+attend+re la possibilité de liaison est inexistante

pour  ≠vous≠regard+ez il y a possibilité de liaison, mais elle n'a pas eu lieu

Nous avons une seule frontière dans ≠vous≠regard+ez≠ parce que c'est la même structure syntaxique que ≠vous≠écout+ez on peut dire que dans ce cas la condition phonologique ne permet pas une liaison : le mot regardez commence par une consonne.

Toute personne connaissant le français est capable de découper la langue d'une façon mécanique en mettant automatiquement la liaison là où il faut (distribution mécanique des frontières).

La représentation phonétique de la langue   

Quand on parle, on observe une succession de manœuvre de l'appareil phonatoire : les lèvres, la mâchoire, la langue, la cavité buccale ...etc entre en jeu.
Nous avons un objet sonore qui se propage dans l'air à l'intention d'un locuteur. Cet objet sonore est un ensemble de variations continues qui marquent la frontière d'un son à l'autre.

Tu m'éblouis

Dans cet exemple pour passer d'un son à l'autre (du [y] vers le [i]) on doit parler de déplacement de la langue à la fois vers l'arrière et l'avant , d'arrondissement et bien sûr d'étirement tout cela pour entendre deux voyelle qui se succèdent et qui sont nettement délimités l'un par rapport à l'autre. Notre perception nous donne une suite de sons finis (tu m’éblouis) et dont les éléments sont des segments inanalysables. C'est cette suite de sons qui est la représentation phonétique de la phrase «Tu m'éblouis». Celui qui écoute fait un tri dans ce qu'il entend et ne retient que ce qui est pertinent. 
    
A chaque son du langage correspond un symbole de l’appareil phonatoire, les sons sont définis par la place qu'ils occupent dans le système universel des traits pertinents par exemple le [j] [-cons] et le [z] [+cons]
Les traits pertinents sont valables pour la description des sons des différentes langues et leur système. Ils permettent de définir l'ensemble des possibilités articulatoires et auditives que l'homme peut employer à des fins linguistiques. Les traits pertinents sont binaires, ils ne peuvent prendre que deux valeurs distinctes (- ou +). La binarité des traits a été développée à l'origine par Jacobson et ensuite par Chomsky et Halle (1968)

Le système des traits pertinents    

Quand il y a vibration des cordes vocales, les sons produits sont dits voisés [+ voix], tandis que les  autres (par opposition sont non-voisés [- voix]. Du côté des caractéristiques de la cavité buccale, les résonances déterminent le timbre, la couleur du son. L'air porteur dans la cavité buccale remanie de façon à accentuer certains sons et atténuer d'autres. Le timbre est régler par l'agencement des diverses cavités constituant la conduit buccal.  
Le conduit vocal est constitué par deux cavités : nasale/buccale (orale) et celle pharyngobuccale. 
La cavité nasale communique avec l’extérieur par les narines, à son autre extrémité, elle se jette dans la cavité pharyngobuccale. Là où les deux cavités se joignent se trouve un tissu musculaire mobile, appelé «palais mou» situé dans le prolongement de la partie osseuse appelée «palais dur».
Au repos, il est (palais mou) situé vers le bas ce qui permet à l'air qui provient du pharynx de s'écouler vers l'extérieur par la cavité nasale. Dans ce cas les sons produits sont «nasales». Quand le palais mou est relevé cela ne permet pas une communication entre la cavité buccale et celle nasale ce que fait que les sons produits sont [-nasales]. 
La cavité buccale à une forme à peu près fixe et la cavité pharyngo-buccale est susceptible de prendre des formes variées.

Les timbres vocaliques     

La propriété de résonance de la cavité pharyngo-buccale dépendent de deux facteurs (la position des lèvres et celle de la langue). La projection en avant :l'arrondissement des lèvres produit des sons [+ rond] (y,u,ø,œ,o,ɔ,œ̃, ɔ̃). Les autres sont dits [- rond] (a,ɑ,i,e,ɛ,ɑ̃,ɛ̃).
La position de la langue est importante dans la production des sons, la langue a une pointe qui est capable d'un mouvement extrêmement rapide et précis. La masse de la langue peut se déplacer dans deux dimensions : de bas en haut, d'avant en arrière. Quand la masse de langue est abaissée au maximum, les sons produits sont [+ bas] (a, ɛ, œ, ɔ), mais quand la masse de la langue est élevée au maximum nous avons des sons [+ haut] (i,y,u). Aucun son ne peut être à la fois [+ haut] [+ bas]      
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