Nicolas Boileau-Despréaux est né le 1er novembre 1636 à Paris. Il est l'un des nombreux enfants de Gilles Boileau, greffier au Parlement de Paris. Dès son plus jeune âge, Nicolas est donc destiné au droit. Boileau est un enfant à la santé fragile, mais toutes les maladies qui le frappent ne suffisent pas à véritablement le retarder dans ses études. Il fréquente d'abord le collège d'Harcourt, avant de rejoindre celui de Beauvais. Là, il étudie le droit et développe une véritable passion pour les grands poètes antiques.
Le 4 septembre 1656, Boileau est admis au barreau. Mais la profession le dégoûte rapidement. Il finit par abandonner sa carrière d'avocat, au grand dam de sa famille et de son beau-frère, greffier, qui le prend dès lors pour un idiot.
Boileau étudie la théologie à la Sorbonne, mais une fois de plus, son entreprise n'est pas couronnée de succès. Pourtant, Nicolas s'est vu attribuer le bénéfice du prieuré de Saint-Paterne, ce qui implique notamment une rente de 800 livres. Mais il rend ce bénéfice lorsque son père décède en 1657.
Boileau se consacre à la littérature, d'autant que la scolastique ne l'intéresse pas. Puis s'ouvre la période des Satires, de 1660 à 1668. Dans ses Satires, Boileau s'attaque à des contemporains dont il méprise le mauvais goût, à l'image de Jean Chapelain, De Scudéry ou encore Philippe Quinault.
A l'inverse, Boileau admire beaucoup Molière, Racine et La Fontaine.
En 1665, il écrit Le Chapelin décoiffé, qui est une parodie du Cid.
Ses satires sont écrites en vers, et il y déploie des trésors de poésie. D'ailleurs, lorsque les sept premières paraissent en 1666, leur succès est important, bien que ses adversaires soient particulièrement remontés contre lui. Il en profite d'ailleurs pour répondre par une autre satire.
En tout cas, l'ensemble de ses Satires sont attaquées par l'abbé Cotin, qui lui reproche son manque de diplomatie et de tact, voire son sentiment de supériorité.
Dès 1669, le style de l'écrivain va évoluer sous l'influence du cercle de Lamoignon, en particulier.
De 1669 à 1695, Boileau va s'intéresser à la parution de ses Epîtres. Son style comme sa pensée sont alors bien plus matures et sereins qu'auparavant.
En 1674, il traduit Le traité du sublime et travaille son Art poétique inspiré d'Horace.
En 1677, l'écrivain reçoit une charge honorifique et lucrative d'historiographe du Roi.
En 1684, il est élu à l'Académie Française.
A cette période s'amplifie la Querelle des Anciens et des Modernes. Boileau prend position contre ces derniers, en particulier contre Charles Perrault, de 1687 à 1694. Nicolas défend avec ferveur ceux qu'il considère comme des modèles irremplaçables: les auteurs antiques.
Sa deuxième satire, « Contre les femmes » (1694) accuse ces dernières de soutenir les Modernes.
En 1694, Perrault et Boileau se réconcilient.
Boileau meurt à Paris le 13 mars 1711.
Apport littéraire de Boileau
Nicolas Boileau est l'un des principaux théoriciens de l'esthétique classique au XVIIe siècle. C'est pour cette raison qu'on le désigne encore comme « le législateur du Parnasse ».
Boileau a pris parti pour les Anciens dans la querelle opposée aux Modernes; mais il a surtout, en tant que penseur et écrivain, fixé dans son Art poétique (1674) des règles fondamentales d'écriture poétique classique.
Ainsi, cet ouvrage est un traité écrit en alexandrins classiques, qui comporte des règles et des conseils restés célèbres:
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser (Chant I)
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément. (Chant I)
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. (Chant I)
Il n'est point de serpent ni de monstre odieux,
Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux,
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable. (Chant III)
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