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mardi 24 décembre 2013

Valeurs temporelles, aspectuelles et modales des temps de l'indicatif (partie 3)

Passé simple. Valeurs temporelles et aspectuelles.

Le passé simple est également le temps du passé mais d’une façon autre que l’imparfait.
  • Valeurs temporelles. Comme pour l’imparfait, le passé simple indique l’antériorité par rapport au moment de l’énonciation.

  • Valeurs aspectuelles.
    • Une action globale et bien délimitée. Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Le passé simple, contrairement à l’imparfait, présente l’action comme un tout bien délimité, en l’occurrence du mariage à la mort par exemple.
    • Une action de premier plan. Il pleuvait quand un éclair zébra le ciel.
L’une des plus célèbres apparitions du passé simple dans un texte à l’imparfait met bien en évidence cette caractéristique. Il s’agit d’un passage de L’Education sentimentale de Flaubert. Nous avons dû écourter la scène de description de ce qui se passe sur le bateau, mais sa lecture intégrale rend l’effet encore plus saisissant.

Le pont était sali par des écales de noix, des bouts de cigare, des pelures de poires, des détritus de charcuterie apportée dans du papier ; trois ébénistes, en blouse, stationnaient devant la cantine ; un joueur de harpe en haillons se reposait, accoudé sur son instrument ; on entendait par intervalles le bruit du charbon de terre dans le fourneau, un éclat de voix, un rire ;-et le capitaine, sur la passerelle, marchait d’un tambour à l’autre, sans s’arrêter. Frédéric, pour rejoindre sa place, poussa la grille des Premières, dérangea deux chasseurs avec leurs chiens.

Ce fut comme une apparition.

Dans la partie qui suit, Flaubert décrit la femme dont Frédéric vient de tomber amoureux. Il revient à l’imparfait dont nous avons vu qu’il convenait bien à la description.
  • Une succession d’actions. Elodie avala son café, se coiffa et partit travailler.
  • Essentiellement un temps du récit. Le passé simple est le temps du récit. Il domine dans les textes où l’histoire se raconte toute seule, sans énonciateur. Le passé simple est très présent dans les contes et fictions ayant des personnages à la troisième personne, alors qu’il est généralement absent des discours où l’énonciateur ne cesse d’intervenir.
Le passé simple est plutôt un temps de l’écrit. A l’oral, on le trouve dans un niveau de langue soutenu : la 1ère et la 3ème personne du singulier sont alors les seules utilisées. Le passé composé lui est préféré en général à l’oral.

  • Passé antérieur. Valeurs temporelles et aspectuelles.
Le passé antérieur, temps de l’indicatif, exprime une action accomplie avec souvent une idée d’antériorité par rapport à un autre fait du passé.
  • Un temps de l’écrit. Actuellement ce temps est réservé à l’écrit. A l’oral, il témoigne d’un niveau de langue très soutenu.

  • Construction du passé antérieur. Auxiliaires « avoir »ou « être » au passé simple de l’indicatif+ participe passé du verbe conjugué.
Ne pas le confondre avec le plus-que-parfait du subjonctif.

  • Valeurs du passé antérieur.
    • Valeur temporelle : expression de l’antériorité. Juliette pleura après que Roméo lui eut dit adieu. Action située dans le passé, mais qui est antérieure à une situation elle-même située dans le passé.
    • Valeur aspectuelle : expression d’un passé accompli. Juliette eut vite compris qu’il n’y avait plus d’espoir. Le passé antérieur se rencontre dans des propositions circonstancielles de temps introduites par quand, lorsque, dès que, aussitôt que, après que.
La différence avec l’emploi du présent, pour bien marquer l’accompli, se voit si l’on compare deux formulations souvent rencontrées. Dans une discussion, la personne qui dit « Je comprends » exprime l’idée qu’elle est en train d’essayer de comprendre, sans y parvenir vraiment, et l’on perçoit qu’elle est prête à continuer de débattre. Celle qui dit « J’ai compris » fait savoir que le point est établi pour elle et que l’on peut passer à la suite.
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