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dimanche 6 octobre 2013

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, le romanest un genre littéraire mal considéré :« un mauvais genre »



En s’imposant progressivement dans la seconde moitié du XVIIe siècle, le Classicisme met en valeur l’idéal de la mesure .Cet idéal fait de «l’honnête homme» celui qui reste toujours, quelque soit les circonstances , dans une juste mesure : il privilégie sa Raison contre l’Imagination, il cherche à maîtriser ses passions et à équilibrer ses sentiments. La mesure s’incarne aussi dans la construction des œuvres où on recherche l’équilibre, l’harmonie et la symétrie. 

Les romans héroïques par leur imagination romanesque débordante et leur outrance dans la composition (13 000 pages !) incarnent au contraire la démesure et leurs personnages font preuve d’orgueil par leur comportement héroïque même.

Dans le premier tiers du XVIIIème, le roman reste un genre déconsidéré, facile et séducteur qui s'adresse aux femmes. Ce n'est qu'à partir des oeuvres de Prévost et Marivaux (1730) que le regard sur le roman se renouvelle. 

La condamnation est esthétique

Les romans héroïques du XVIIe siècle perfectionnent en quelque sorte la notion de romanesque: histoires à péripéties, merveilleux, héros extraordinaires, rebondissements et motifs de récits traditionnels (déguisements, enlèvements, reconnaissance, empoisonnement, fausse mort etc.)

Le romanesque est condamné Unanimement au nom de l’invraisemblance, du mensonge de l’illusion et parce qu’il ne respecte pas les valeurs esthétiques d’harmonie, de rigueur et d’équilibre du Classicisme.

La condamnation est aussi morale

Les romans héroïques mettent en scène principalement des histoires d’amour : ils sont par conséquent considérés comme pour voyeurs de modèles pernicieux, en célébrant des héros qui combattent les désirs de leurs parents ou qui se délectent de la passion la plus dangereuse

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, le roman est donc un genre très apprécié, beaucoup lu même si le lectorat est féminin et jeune (ce qui occasionne le mépris des lettrés). Pourtant, malgré quelques rares défenseurs, il est méprisé ou pire condamné pour des raisons morales et esthétiques.

Ce rejet explique qu’il échappe à la volonté de codification et de réglementation du Classicisme (au contraire du théâtre). C’est ce qui lui assure une variété et une liberté importante.

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