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mercredi 3 juillet 2013

Henri Beyle, dit Stendhal


Ecrivain français. Né à Grenoble, fils d’un avocat au Parlement, Henri Beyle a une forte antipathie pour son père qu’il trouve tyrannique et avare. Inconsolable à la mort de sa mère alors qu’il est âgé de 7 ans, il
reporte son affection sur son grand-père maternel, le docteur Henri Gagnon.
Après avoir renoncé au concours de l’Ecole Polytechnique, Henri Beyle s’engage dans l’armée de Napoléon. Il participe à la campagne d’Italie dont il reviendra ébloui par la musique, les beaux-arts et l’amour-passion. Il fait alors de l’Italie sa patrie d’élection. De retour à Paris en 1802, il aspire à être un grand auteur, mais n’arrive que très difficilement à faire publier ses textes. En 1806, il obtient un poste d’intendant militaire dans la Grande Armée. Accompagnant les campagnes napoléoniennes, il voyage en Allemagne, en Autriche, puis à Moscou en 1812.
A la Restauration, privé de ressources, Henri Beyle s’installe en Italie et commence à publier (« Rome, Naples et Florence », 1817) sous le pseudonyme de Stendhal, nom d’une petite ville d’Allemagne. Soupçonné d’espionnage par l’Autriche, il doit rentrer à Paris en 1821 où il fréquente les salons libéraux et romantiques. Ayant fait de l’amour la « principale affaire de sa vie », il décrit dans « De l’amour » (1822) sa célèbre théorie de la « cristallisation » amoureuse. Son chef d’oeuvre, « Le Rouge et le Noir », publié en 1830, est une critique de la société française sous la Restauration qui raconte les aventures d’un jeune homme d’origine modeste (Julien Sorel). L’ouvrage passe presque inaperçu à sa sortie. En 1831, Stendal est nommé consul à Cititavecchia en Italie. Il rentre en France en 1841 et meurt l’année suivante d’une attaque d’apoplexie.
Ayant horreur des envolées lyriques, de l’emphase et de l’idéalisation, Stendhal développe un style nerveux et incisif propice à la mise en scène d’une action rapide. Son indépendance par rapport à son époque n’accepte aucun cadre préétabli et fait de ses romans des critiques de la société libérale. Romantique par ses passions et les thèmes d’actualité qu’il aborde, Stendhal possède en outre un sens aigu de l’analyse psychologique qui annonce déjà le réalisme. Son oeuvre rencontre peu d’écho de son vivant et plusieurs de ses écrits ne furent publiés qu’à titre posthume. Balzac est le premier à voir en lui, à la sortie de « La Chartreuse de Parme » (1839) l’un des grands écrivains du XIXème siècle. Stendhal est, de nos jours, considéré comme l’un des plus grands romanciers psychologues.
Initié par son grand-père à l’esprit de liberté hérité du siècle des Lumières, Stendhal rejette toutes les idées respectables de son milieu et en particulier la religion dont il est un adversaire résolu. Son aversion pour la religion remonte à son enfance qu’il passe entouré de jésuites, ces « noirs coquins » avides de pouvoir et de reconnaissance, et de religieux « bornés », comme son précepteur, l’abbé Raillane qu’il a détesté. Les descriptions positives qu’il fait dans « Le Rouge et le Noir » du curé Chélan et de l’abbé Pirard ne sont que celles de marginaux dans l’Eglise. Influencé par Condillac, Helvétius et Destutt de Tracy, Stendhal est matérialiste et athée, aussi critique envers l’idéalisme qu’envers la religion
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