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samedi 25 mai 2013

Cours 6

Les regroupements et les dégroupements

Une langue n'est pas une nomenclature de mots car ces derniers entretiennent entre eux toute une série de rapports morphologiques, associatifs ou génériques. Or, la présentation alphabétique retenue pour des raisons de commodités (à l’exception des dictionnaires onomasiologique) ne fait pas apparaître ces rapports. C'est dans ce sens et pour remédier à cette lacune que les dictionnaires pratiquent ce qu'on appelle le regroupement. 
  • Les regroupements 
  • Les regroupements morphologiques
Il s'agit, à l'intérieur de cette classe, de regrouper les mots qui appartiennent à la même famille, c'est à dire citer tous les dérivés.
Exemple : soit le mot «plume», le DFC (dictionnaire de langue française) lui consacre deux entrées distinctes
partant du principe qu'il y a deux mots «plume».

- Plume : n.f, chacune des tiges souples portant des barbes qui couvrent le corps des oiseaux et qui servent à leur vol.
Le dictionnaire mentionne sous cette entrée, les dérivées du mot avec leurs sens : plumage, plumeau, plumer, plumet, «se» déplumer.....
- Plume : n.f, morceau de métal en forme de bec, qui sert à écrire. On a regroupé sous cette entrée les mots : plumier, plumitif, indiquant comme synonyme de ce dernier le terme «gratte-papier».
===> Ce qui a remarquer, c'est que tous les dérivés insérés dans la même entrée, donc faisant l'objet d'un regroupement morphologique, ne figurent pas sous d'autres entrées qui leur seraient propres. Il est à noter également que bien que le regroupement soit essentiellement morphologique, les dérivés et mots composés sont apparentés sur le plan sémantique. 

En ce qui concerne le PR (petit robert), il consacre une seule entrée au mot plume, considérant ce dernier comme polysémique.

- Plume : n.f, (1175; lat.pluma,"duvet");
  1. Chacun des appendices tégumentaires qui recouvrent la peau des oiseaux...V. déplumer «se», remplumer, plumage, plumaison, plumée....
  2. Instrument pour écrire. Ici, on ne présente pas les dérivés comme le fait le DFC; ils sont définis dans d'autres entrées.
  • Les regroupements sémantiques
Il s'agit de donner le champs générique du mot à analyser, à définir, c'est à dire les synonyme, les antonymes, les espèce d'un même genre qui ne sont pas synonymes entre elles. C'est un regroupement que le DFC pratique peu, alors; que le PR le fait systématiquement. ainsi, pour l'article "science", le PR cite comme espèces l'ontologie, l’esthétique, l'histoire, l'anthropologie, la sociologie, etc.
  •  Les dégroupements  
En ce qui concerne le dégroupement, il s'agit essentiellement du traitement des homonymes , il est donc d'ordre sémantique. Ce problème concerne les cas comme «plume» que le DFC considère comme des homonymes, alors que le PR l'aborde comme un seul mot polysémique
Les critères retenus par les deux dictionnaires sont différents. Le PR adopte une perspective diachronique, historique, et considère qu'il y a une filiation de sens de plume au sens 1 à  plume au sens 2. Le DFC, quant à lui, adopte une perspective synchronique et considère qu'il n'y a plus de rapport de sens entre les deux mots «plume», et il se base pour cela sur la morphologie : chacun des mots a des dérivés différents en fonction du sens.

Les critères de dégroupement sont les suivants :
  1. Morphologique : on dégroupe les homonymes selon les possibilités de dérivation;
  2. Syntaxique : on dégroupe les homonymes selon les différences de construction, par exemple transitif/intransitif, sujet et/ou complément (c'est à dire que le mot à ou non une distribution normale)
  3. Sémantique  : On dégroupe les homonymes selon que le sujet est (+ ou - animé), (+ ou - concret), (+ ou - humain), etc. On peut faire la même chose pour le complément.
Pour mieux comprendre je vous propose un ensemble d'exercices corrigés, Cliquer ici ;)

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