Paul Bénichou est né à Tlemcen (Algérie) le 19 septembre 1908. Il était issu d’une famille juive séfarade.
Élève au lycée Louis-Le-Grand à Paris, il obtient un prix en thème latin au concours général. Il entre à l’École normale supérieure en 1926. Il y côtoie de plus anciens comme Raymond Aron (1905-1983) ou Jean-Paul Sartre (1905-1980) et un condisciple, Maurice Merleau-Ponty (1908-1962). Il obtient sa licence en 1927 et est reçu à l’agrégation en 1930. Dans les années 1930, il milite dans le radicalisme et écrit des poèmes de facture surréaliste.
En 1940, il est interdit d’enseigner. Pour Vichy, c’est un « juif indigène algérien » qui tombe sous le coup des lois antisémites du nouveau régime. Il quitte la France et devient professeur en Argentine. Il y fonde avec Roger Caillois (1913-1978), l’Institut Français de Buenos Aires. Il rencontre Jorge Luis Borges (1899-1986). Il s’intéresse à la littérature médiévale espagnole. Il publie en 1948 Morales du grand siècle qui est un succès. Il regagne la France en 1949 où il devient professeur au Lycée Condorcet qu’il quittera en 1958. Il est invité à Harvard où il devient professeur permanent jusqu’en 1979. Historien de la littérature, il est l’auteur d’une œuvre multiple, singulière. Il étudie principalement les rapports entre l’écrivain et la société dans laquelle il se trouve. Son style est clair. Son érudition toujours sure et pertinente.
Il est mort à Paris le 14 mai 2001.
Œuvres majeures
Romancero Judéo-españoles de Marruecos (Buenos Aires, Instituto de Filología de la Universidad de Buenos Aires, 1946) ; Morales du Grand Siècle (Paris, 1948) ; L’Écrivain et ses travaux (Constant, Lamartine, La Rochefoucauld, Mallarmé, Racine, Rousseau) (Paris, 1967) ; Nerval et la chanson folklorique (Paris, 1970) ;Man and Ethics: Studies in French Classicism, traduit par Elizabeth Hughes (Garden City, NY, 1971). Le Sacre de l’écrivain 1750-1830 : Essai sur l’avènement d’un pouvoir spirituel laïque dans la France moderne (Paris, 1973) ; Le Temps des prophètes : Doctrines de l’âge romantique (Paris, 1977) ; Les Mages romantiques(Paris, 1988) ; L’École du désenchantement : Sainte-Beuve, Nodier, Musset, Nerval, Gautier (Paris, 1992) ;Selon Mallarmé (Paris, 1995) ; Variétés critiques : De Corneille à Borges (Paris, 1996).
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