(1616-1680)
Ecrivain françaisNé à Paris le 15 septembre 1613, fils aîné du Duc de La Rochefoucauld qui servit comme ministre sous Louis XIII. Le petit François reçut une éducation sommaire dans son enfance, l'éducation que l'héritier d'une grande maison nobiliaire recevait, le destinant à une vie militaire avant qu'un jour il n'héritât du titre familial, et à se marier le plus vite possible afin d'assurer la continuité de la succession. A dix ans, le prince de Marcillac (titre que portait l'héritier familial) fut donc envoyé à l'armée et participa au siège de Cassel à l'âge de seize ans. De même, il épousa Andrée de Vivonne, qui était encore plus jeune que lui, avant d'avoir quinze ans. Huit enfants naîtront de cette union, jusqu'à la mort d'Andrée, en 1670. Sa carrière militaire le mène en Italie, aux Pays-Bas, et en Flandre. Partisan de Marie de Médicis, il fit partie d'une conspiration contre Richelieu, fut emprisonné à la Bastille pendant quelques jours par ce dernier et obligé de s'exiler de 1639 à 1642 à Verteuil, avant de revenir en grâce à la Cour et de retourner à sa carrière militaire. Marcillac se blessa sérieusement plus tard durant le siège de Mardyck en 1646. La mort de Richelieu en 1642, ainsi que celle de Louis XIII, n'apporta pas l'amélioration significative de son état qu'il espérait. A trente-trois ans, il commence une longue liaison avec la duchesse de Longueville. Sa liaison avec Anne de Bourbon, duchesse de Longueville et soeur du Grand Condé, ainsi que sa propre détestation de Mazarin l'amenèrent logiquement dans les rangs de la Fronde. Son propre récit des multiples péripéties de la mutinerie des nobles peut être lu dans ses « Mémoires » (1662). L'histoire finit mal. Après l'amnistie en 1653, devenu Duc de La Rochefoucauld après la mort de son père en 1650, il se retrouva ruiné à quarante ans, la santé précaire et trahi par la femme qu'il aimait. Il en tirera la conclusion que la gloire militaire est une imposture, la vie politique une jungle de carriéristes, la religion une hypocrisie ou un échappatoire et l'amour une tromperie. Vivant en semi retraite dans sa campagne pendant les années suivantes, il rédigea ses « Mémoires », qui est certes une oeuvre de justification de ses actes pendant la Fronde, mais également un ouvrage très précieux sur une des périodes les plus violentes et des plus confuses de l'histoire de la France. En 1656, il revint à Paris et devint rapidement un membre régulier du cercle du salon de Mme de Sablé, avec Mme de Sévigné ou Mme de la Fayette, traitant de sujets aussi variés que la psychologie, la littérature ou même la linguistique. C'est à cette époque que La Rochefoucauld se découvre une nouvelle vocation, celle d'observateur de la nature humaine, un témoin tranquille de la comédie et de la tragédie humaine. L'un des jeux préférés de ceux qui fréquentèrent ces salons était les portraits moraux de personnes connues, qui circuleront ensuite dans les différents cercles. Un recueil de ces portraits sera publié en 1659, parmi lesquels l'autoportrait de La Rochefoucauld qui est présenté en introduction des « Maximes ». Un autre genre d'exercice favori de l'époque était la sentence ou maxime. Il s'agissait d'exprimer des vérités sur la nature humaine dans la forme la plus vraie et la plus claire possible tout en utilisant un minimum de mots arrangés de la manière la plus frappante et la plus mémorable. Les « Réflexions ou sentences et maximes morales » ou « Maximes » (1665) furent le résultat de six ou sept ans de cet exercice, expression d'une noblesse désillusionnée, poussé dans des combats ridicules et désireuse de retrouver leur influence perdue dans l'Etat. Les « Maximes » ont placé La Rochefoucauld parmi les grands penseurs de son époque. Les qualités littéraires des « Maximes » ne sont pas moindres, et la composition et l'arrangement des mots dans ce chef d'oeuvre, sont incomparables. Thomas Hardy, Nietzsche, Stendhal ou Gide se réclameront comme ayant été influencés par cette oeuvre. Bien qu'il n'ait publié que « Mémoires » et « Maximes », La Rochefoucauld écrivit énormément. Il rédigea plus de 150 lettres et 19 textes courts connus sous le titre de « Réflexions diverses », et s'y ajoutent les traités et les conventions qu'il a rédigés en tout ou partie. Deux ans après la dernière édition de son vivant des « Maximes », il décéda à Paris le 17 mars 1680. |
mardi 19 novembre 2013
François De La Rochefoucauld
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire