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dimanche 30 juin 2013

Exemple d’analyse littéraire

Montrez que le poème À Cassandre de Ronsard reprend à son compte la mentalité carpe diem de l’époque de la Renaissance.
Cliquez ici pour voir le poème.
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Introduction
Les poètes de l’école littéraire  » La Pléiade  » ont eu à cœur de représenter les idéaux humanistes de leur époque. La poésie du XVIe siècle chante les vertus du bonheur et de la
jeunesse, valeurs épicuriennes dominantes de cette époque marquée par la renaissance des arts et de la philosophie.

À l’image de ses contemporains, Ronsard s’est inspiré de la mentalité carpe diem de son époque pour écrire À Cassandre.

Dans les lignes qui suivent, il sera d’abord question de la beauté de Cassandre, célébrée par le poète dans son oeuvre, puis, nous verrons la menace du temps, qui est liée à la vieillesse.
D’abord, on peut remarquer que l’étudiant utilise des informations liées à la fois au contexte socio-culturel (l’humanisme) et littéraire (l’école littéraire de La Pléiade) pour introduire le sujet de l’analyse et l’oeuvre à l’étude dans le sujet amené.
Ensuite, le titre de l’oeuvre apparaît clairement dans le sujet posé, lequel reprend tout simplement le sujet de l’analyse, mais en d’autres mots.
Ici, on nous indique les idées principales de chacun des paragrpahes qui vont suivre. L’ordre logique est marqué par l’utilisation des prépositions d’abord et puis.
Premier paragraphe de développement
Examinons d’abord le thème dominant de ce poème de Ronsard : la beauté. Tout au long de son œuvre, le poète évoque les charmes d’une jeune femme en la priant d’en profiter au plus tôt, ce qui est tout à fait conforme à la mentalité carpe diem de l’époque.
Dans son poème, l’auteur insiste sur la grande beauté de Cassandre. En effet, il la compare à celle d’une rose, comme dans la personnification suivante :  » Les plis de sa robe pourprée / Et son teint au vôtre pareil.  » (vers 5 et 6). Cette figure de style, qui est suivie d’une comparaison, donne des traits humains à la rose en faisant référence à sa robe, comme s’il s’agissait d’une jeune femme. Cette image permet à Ronsard de faire ressortir la beauté éclatante de Cassandre en la reliant à l’apparence et à la fraîcheur d’une rose, mais aussi à mettre la jeune femme en garde contre ce que la nature lui réserve.
Ainsi, comme l’explique la comparaison suivante, la beauté d’une femme, comme celle de la rose, n’est pas éternelle :  » Comme à cette fleur, la vieillesse / Fera ternir votre beauté  » (vers 17 et 18). En comparant la beauté ternie d’une fleur au corps vieilli de la femme, Ronsard explique à Cassandre qu’elle doit savourer tout de suite le plaisir d’être belle, avant que ses attributs physiques ne la quittent et qu’il soit trop tard.
En insistant sur sa jeunesse et en invitant la belle à jouir de la vie, le poète fait ainsi état des influences du carpe diem, lequel est une caractéristique dominante de la poésie humaniste.
L’idée principale de ce paragraphe est la beauté. L’étudiant prend soin de décrire comment l’auteur utilise ce thème dans son poème, en lien avec le sujet de l’analyse qui est le carpe diem.
Ensuite, nous pouvons remarquer le premier argument: Ronsard insiste sur le thème de la beauté de Cassandre dans son texte en soulignantson importance.
Pour illustrer cette idée, on donne en exemple une figure de style: la personnification des vers 5 et 8.
Notons que cette dernière est expliquée en trois étapes: d’abord elle est nommée, puis on nous indique comment elle fonctionne, quel est son effet dans le texte et comment elle peut être interprétée en lien avec le carpe diem, qui est le sujet de l’analyse (c’est-à-dire ce que l’on cherche à prouver en bout de ligne).
Par la suite, l’étudiant poursuit le même raisonnnement sur le thème de la beauté, mais à l’aide d’un second argument en lien avec le sujet: le fait qu’elle soit éphémère. Cette fois-ci, la preuve choisie est une comparaison, elle aussi expliquée correctement.
Enfin, l’étudiant termine son paragraphe en revenant brièvement sur ses deux arguments, en s’assurant toutefois de ne pas se répéter. Il en profite aussi pour faire un dernier lien entre ses idées et le courant littéraire de l’oeuvre: l’humanisme.
Second paragraphe de développement
Maintenant, voyons comment la menace du temps qui passe s’exprime dans le poème. Fidèle au carpe diem, Ronsard considère que le temps passe trop vite et que l’homme doit profiter le plus possible des avantages de la jeunesse avant que la vieillesse ne le rattrape. C’est ce qu’il tente de faire comprendre à Cassandre dans la métaphore suivante :  » Cueillez, cueillez votre jeunesse  » (vers 16). En fusionnant l’idée de cueillir des fleurs à celle de profiter de sa jeunesse, l’auteur crée une image à la fois révélatrice et réjouissante qui traduit directement le carpe diem (qui veut dire cueillir le jour). De plus, le poète semble accorder une grande importance au message qu’il cherche ainsi à transmettre, puisqu’il utilise des verbes à l’impératif qui soulignent l’urgence de la situation, en plus de s’adresser directement à la jeune femme à plusieurs reprises dans le poème (le nom familier  » mignonne  » est répété à trois reprises aux vers 1, 8 et 13). Enfin, le poète insiste sur l’importance de se méfier de la nature, qu’il accuse de  » marâtre « , c’est-à-dire en lui donnant le qualificatif d’être méchante, à l’aide d’une personnification (vers 10). Il est donc urgent, pour la jeune fille à qui s’adresse le poème, de profiter de sa jeunesse avant que le temps et la nature ne lui volent sa beauté. Une mise en garde directement liée au carpe diem que Ronsard, poète humaniste, met clairement en évidence dans son oeuvre.
Conclusion
En conclusion, il semble évident que Ronsard reprend à son compte la mentalité carpe diem dans son œuvre, notamment en insistant sur la grande beauté liée à la jeunesse de Cassandre et sur le fait que le temps qui passe risque de la ternir. Le poème intitulé À Cassandre est ainsi rempli de références directes au courant humaniste du XVIe siècle, lequel se démarque aussi par l’omniprésence des vertus épicuriennes. Un autre poète de la même école littéraire, Joachim du Bellay, a lui aussi écrit des poèmes influencés par le carpe diem, comme par exemple Las, où est maintenant… , qui fait allusion à la perte de son inspiration poétique.
Enfin, l’étudiant termine son analyse avec une synthèse efficace, c’est-à-dire qu’il résume ses idées principales en lien avec le sujet de l’analyse (la mentalité carpe diem) et le courant littéraire de l’oeuvre (l’humanisme).
Par suite, il élargit le sujet de l’analyse à l’aide d’une ouverture à la fois pertinente (liée au même sujet) et précise (il s’agit d’un exemple bien ciblé et dont le contenu est connu) sur un poème d’une autre auteur de La Pléiade.

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